Mis en ligne le 14 novembre 2007
L’article a été publié le 18 octobre dans le journal libanais de langue anglaise The Daily Star . Il est repris sur le site web medtransparent.com. Michael Young, un politologue américain d’origine libanaise, résidant à Beyrouth, y réagit au compte-rendu de la rencontre entre l’intellectuel irakien Kanan Makiya et le journaliste Dexter Filkins, paru dans le New-York Times le 7 octobre.
Michael Young estime que Kanan Makiya a tort de remettre en doute son engagement pour la chute du régime de Saddam Husseïn… « Jusque 2003, les partisans d’une guerre en Irak s’inspiraient de Kanan Makiya pour argumenter en faveur de l’invasion. Ses appels répétés à la destitution de la dictature de Saddam Husseïn sur base de justifications morales et sa crédibilité acquise par la publication de livres sur les effets les plus pervers de la tyrannie en Irak, lui permirent d’exercer une influence considérable auprès des intellectuels et des milieux politiques américains. (…) Mais depuis que le contexte a radicalement changé, Makiya se débat pour savoir s’il a eu tort ou raison, au départ, d’appuyer la guerre qui renversa le régime baathiste. (…)»
A Dexter Filkins, du New-York Times, Kanan Makiya aurait déclaré : "Vous savez, d’une certaine manière, les réalistes ont toujours raison, même lorsqu’ils se trompent moralement”. Michael Young voit dans ce dépit une capitulation par rapport aux points de vue défendus auparavant, lorsque Kanan Makiya estimait que les réalistes se trompaient moralement et politiquement. Déplorant la courbe rentrante de l’intellectuel irakien, Michael Young épingle quelques paradoxes et contradictions des « réalistes » : « N’est-ce pas eux qui avaient imaginés, fin des années 80, que Saddam Husseïn pouvait stabiliser le Moyen-Orient et même négocier avec Israël ? N’est-ce pas ces réalistes qui détournèrent le regard lorsque Saddam Husseïn lança sa campagne génocidaire contre les Kurdes (l’opération Anfal). Le dictateur interpréta leur silence comme une autorisation à commettre d'autres abus. N’est-ce pas eux qui se firent berner juste avant l’invasion du Koweït, s’imaginant que les disputes de Saddam avec les Koweïtiens n’étaient que du bluff ? (…) »
« On peut avoir beaucoup de considération pour le doute méthodique, mais en donnant du crédit à ses adversaires, Kanan Makiya exagère », juge Michael Young. Il conclut en chargeant les réalistes : « De leur point de vue, l’Irak était déjà une catastrophe à la mesure de celle que nous connaissons aujourd’hui. C’était une catastrophe qui rendait possible la catastrophe actuelle. La différence était que les Irakiens étaient de forcés de se taire et que la stabilité résultait d’une intimidation de masse (…)».
L'article de Michael Young, en anglais : Téléchargement middle_east_transparent.mht
Une présentation de Michael Young dans Reason Magazine : Téléchargement reason_magazine_staff_michael_young.mht
Un article sur Kanan Makiya, publié par nonfiction.fr :Téléchargement kanan_makiya_nonfiction_fr.mht
Un article dans La Revue Nouvelle sur Kanan Makiya : Irak : la peste et le choléra
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